Sées, cité aux trois bourgs

Abbaye et cathédrale de Sées
Fronton gallo-romain découvert et visible à Sées
Motte féodale à Sées
Lavoir du Vivier, Sées
Quartier de la Cathédrale de Sées
ruelle Yves de Bellême, Sées

Sées est une ville de 4500 habitants au riche patrimoine architectural et paysager, fondée autour d’un gué sur l’Orne vers le premier siècle avant Jésus-Christ.

La ville antique s’est développée de part et d’autre du cours d’eau, séparant la ville basse, avec ses ateliers de verriers, de potiers et de forgerons, et la ville haute, où furent retrouvés des vestiges d’ateliers de monnaie, un ensemble thermal, de larges voies de six mètres. Un pilier et un fragment de fronton trouvés à proximité de la cathédrale attestent la présence d’un grand édifice public en ce lieu à l’époque romaine.

Une cathédrale, une abbaye, une motte féodale

Au IVe siècle, Sées apparaît comme la capitale de la cité des Sagiens, la civitas Saiorum. Sur les cartes romaines, elle fait partie des dix villes principales de l’actuelle Normandie. Elle devient au Ve siècle le lieu de résidence de l’évêque.
Très affectée par les incursions scandinaves du IXe siècle, la ville renaît à la fin du Xe et au XIe siècle. Elle se structure en trois bourgs aux juridictions différentes :

  • le bourg-l’Évêque, autour de la cathédrale, siège de l’évêque
  • le bourg-Le-Comte autour d’une motte castrale, propriété du comte d’Alençon
  • le bourg-l’Abbé autour de l’abbaye Saint-Martin. Au XIIe siècle, son scriptorium était l’un des plus renommé en Europe et ses livres enluminés admirés par la Papauté…

Les trois pôles d’attraction, fortifiés, eurent à se défendre contre les rivalités royales au XIIe siècle, contre les invasions et l’occupation anglaises aux XIVe et XVe siècles et contre les guerres de religions au XVIe siècle.

La cité unifiée s’ouvre au XVIIIe siècle

Au XVe siècle, cinq paroisses se répartissaient alors le territoire urbain et rural de Sées.
L’autorité unique sur la ville date du XVIIIe siècle. Sées vivait alors de quatre activités modestes : les tanneries, le textile, la production de chandelles et les neuf foires annuelles, programmées lors de fêtes religieuses, et organisées par l’abbaye Saint-Martin.
Sous l’impulsion de l’évêque Jean-Baptiste d’Argentré (élu maire en 1790), la ville s’assainit et s’ouvrit : destruction des portes fortifiées de l’enceinte urbaine, pavage des rues, aménagement de l’Orne reconstruction de l’hôpital, aménagement du lavoir et de l’abreuvoir du Vivier, promenade plantée, création d’une pièce d’eau cours des Fontaines, alignements d’arbres aux entrées de ville, assèchement des marais à l’ouest.

Cité préservée et discrète

Au XIXe siècle, les bourgs s’étendirent notamment pour relier la gare à la ville. L’enclos canonial perdit ses murailles et une grande partie de ses bâtiments pour construire l’actuel hôtel de ville. L’habitat continua à se développer hors de la vieille ville, le long des principaux axes de communication, en concurrence avec les communautés religieuses qui édifièrent de très vastes bâtiments. La ville-centre reste structurée autour de ses trois bourgs médiévaux.
Avec ses onze monuments historiques, ses jardins architecturés et son patrimoine naturel de ville rurale, Sées offre une identité culturelle forte au cœur du département de l’Orne.

 

Légendes

1. Sées, vue aérienne de la cathédrale et de l’abbaye
2. Fronton gallo-romain
3. Motte féodale
4. Lavoir du Vivier
5. Quartier cathédrale
6. Ruelle Yves-de-Bellême